North of Nowhere

Norway.

Rondane National Park.

Le train nous a emmenés de Bodo à Trondheim. La pluie nous a quittés alors que le soleil enflammait les nuages, et que le monstre mécanique se mettait en route. Attendre le départ, la porte ouverte, l’éclat des rayons comme une baffe en pleine figure. Puis le train a pris de la vitesse. Le monde de couleurs chaudes, de monts éclairés et de reflets éclatants a basculé dans la froideur pénombrale du crépuscule.
Des arbres. Des monts sombres sous l’œil blanc de la pleine lune. Des filaments de nuages à l’aspect cotonneux. L’ambiance est calme, sereine. Les paysages défilent, la nuit s’assombrit à mesure que l’on s’éloigne des terres humides du nord.
Je m’enroule dans ma couverture et essaye un moment sans succès des trouver le sommeil. Puis les fragments de paysages se frayent un chemin jusqu’à mes rêves.

Trondheim. Un nom qui m’évoque une vieille ville blanche aux multiples tourelles couleur ivoire. Onirique, peuplée de songes. Heureusement la halte sera assez brève pour ne pas briser mon idée utopique.

Puis Oppdal, Andalsnes. Les nuages nous rejoignent, la pluie aussi. Ils jouent avec les falaises spectaculaires, laissent apparaître des parcelles de roches, ..leur donnant parfois une dimension encore plus impressionnante. Ils nous laissent imaginer la partie manquante. Des montagnes aux noms de trolls se succèdent.

Nous voilà repartis pour Rondane. Choisi un peu au hasard, je l’avoue, ce lieu me laisse une grande envie d’y revenir pour une plus longue période… La pluie ne stagne pas, elle laisse parfois la place au soleil, aux conditions changeantes… et même à la neige, au bout d’un moment ( !)
Premier soir dans le parc… le ciel est indécis. Je ne sais trop à quoi m’attendre. On plante la tente dans un matelas de mousse qui me fait grandement penser à un amoncellement de choux fleurs, et on se prépare à préparer la soupe entre les sacs de couchage.

Et cette lumière émerge des nuées, de plus en plus intense… Je sors en collant (troués), je cours partout, je glisse sur le lichen un peu spongieux par endroits, je me fais dévorer par les moustiques (qui ne se gênent pas pour profiter des trous), mais tant pis, c’est magique.

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